15 avril : Mise à la rue de 23 MNA en recours

Nous avons appris hier la nouvelle que la réunion tripartite annoncée depuis le 10 février par le président Lasserre (et que nous demandions depuis le 17 décembre 2021), se tiendrait le 29 avril prochain. Enfin ! Nous nous en réjouissons.  Espérons qu’elle sera fructueuse et que tous viendront avec la volonté de trouver une solution.

Ceci dit, les bénévoles et militants des associations du CRDE et de RESF, les mineurs concernés, sont en colère. Une colère froide.
Aujourd’hui 15 avril, 23 MNA en recours, 23 gamins ont été remis à la rue. 
Nous étions au Phare ce matin, le point d’eau de la rue de Ségure. Les travailleurs sociaux du Phare n’avaient été prévenus par leur hiérarchie (OGFA) seulement hier jeudi dans la journée. Le directeur de l’OGFA  a été mis au courant par nos soins mercredi matin, il n’avait pas été informé avant par la DDETS a-t-il dit.
Les travailleurs sociaux du Phare sont inquiets sur la façon dont  ils vont pouvoir “encaisser” l’arrivée de 23 personnes dans la matinée y compris pour la qualité de l’accueil des autres personnes accueillies au Phare et dans le respect de celles-ci. Nous sommes de plus vendredi c’est le jour où il y a le moins de stock pour les sandwichs et la nourriture. Aucun sandwich n’a pu être fourni aux gamins. Nous sommes de plus le jour du vendredi saint dont la dimension symbolique n’est pas négligeable pour beaucoup de bénévoles/militants. C’est l’annonce d’un week-end férié de 3 jours donc le Phare sera fermé pendant 3 jours, y compris lundi. Et les jeunes seront un nouveau à traîner au parc Lawrence ou dans la rue au gré des aléas de la météo. Nous sommes en plein milieu du Ramadan qui est une période sensible pour les jeunes.
Nous constatons donc qu’il n’y a eu aucune coordination suffisante entre le département et les services de l’État sur cette mise à la rue, et que la Mairie de Pau est aux abonnés absents. Nous le déplorons fortement. Nous avons communiqué auprès de la presse invitée ce matin et très présente (Sud Ouest, La République, France 3, Radio Pais) sur cette incurie des pouvoirs publics, Malgré toutes nos alertes.

L’Etat (la préfecture, la DDETS) continue de se boucher les yeux en refusant de voir qu’il y environ 50 % de mineurs, d’enfants parmi ces 23 jeunes (il seront reconnus mineurs par le JDE et auront passé plusieurs mois dans la rue pour rien, en violation de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant). L’OGFA et la DDETS continuent de théoriser la gestion de la pénurie des moyens et d’accepter de façon tranquille qu’il y ait toujours des personnes qui dorment dans la rue, malgré la loi, malgré les engagements du président de la république.Le département, malgré sa politique très positive envers les jeunes majeurs (CJM), continue de négliger ces jeunes dont certains peuvent peut-être avoir à peine plus de 18 ans. seraient-ils arrivés en France deux ou trois mois plus tôt qu’ils auraient été pris en charge et bénéficieraeint de contrats jeunes majeurs.La Mairie assure le service minimum malgré l’engagement personnel fort de Mme Poueyto.


C‘est de l’engagement concret des institutions  dont nous avons besoin. Les citoyens que nous sommes vous disent une volonté que vous devez entendre. Nous voulons accueillir ces jeunes, nous voulons qu’ils soient formés, nous voulons ce qu’ils veulent : s’intégrer, devenir membres du corps social français, travailler, contribuer au devenir de la France. A travers nos associations, nous portons la voix des formateurs, enseignants, animateurs sportifs, artisans, entrepreneurs, voisins d’immeuble, …. qu’ils rencontrent et connaissent. Ces jeunes ont vocation à rester sur le territoire national, à devenir résidents et travailleurs en France, voire pour le plus grand nombre à devenir français. Et ce sera un bien pour la France.

© Crédit photo : É. A. (Sud Ouest)

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