453 élus dénoncent la situation absurde des Jeunes majeurs étrangers

En 2021, l’actualité a été émaillée par la répétition régulière d’une événement type : un jeune étranger, arrivé mineur en France, pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), et qui a suivi une formation professionnelle, obtenu un CAP, trouvé une entreprise, se voit confronté à sa majorité ou un an plus tard lors du renouvellement de sa carte de séjour, à l’absurdité : la préfecture de son département conteste l’authenticité de ses papiers (sur lesquels pourtant il a été reconnu comme mineur par l’ASE ou par le juge des enfants) et lui refuse un titre de séjour. Il y a autour du jeune travailleur un comité de soutien , parfois une famille d’accueil, le patron de l’entreprise (généralement un artisan) qui veut garder cet ouvrier qui bosse bien, qui s’est intégré ….

Ces jeunes s’appellent Laye, Lamine, Mamadou, … ils sont boulangers, électriciens, plombiers, … ils sont dans le Sud Ouest, en Franche Comté, en Normandie, en Occitanie, dans le Centre, …

Le cas le plus médiatisé a été celui de Laye, apprenti boulanger à Besançon, parce que son patron s’était lancé dans une grève de la faim pour obtenir sa régularisation. Stéphane Ravacley, l’artisan boulanger, a créé depuis une association “Patrons solidaires” qui réunit des chefs d’entreprise confrontés à ces absurdités.

Ce 21 octobre 2021, 440 élus se sont réunis pour signer une tribune dans Le Monde appelant l’Etat à changer de logique et à appliquer les solutions de bon sens, qui existent dans l’arsenal réglementaire :

“En effet, au lieu de délivrer de manière quasi automatique des OQTF fondées notamment sur des difficultés liées à l’état civil du demandeur, l’État devrait réaliser une évaluation plus approfondie de la situation et des perspectives d’intégration du demandeur dans la société française, comme la réglementation l’y invite. A ce titre, un arrêté du ministre de l’intérieur d’avril 2021 prévoit, au titre de l’admission exceptionnelle au séjour, la prise en compte de « la volonté d’intégration » de la personne.”

Parmi ces élus, le CRDE salue notamment la présence de Jean-Yves Lalanne, maire de Billère (agglomération paloise 64), de Marion Bussy, Emma Camelot et Tuncay Cilgi (conseillers municipaux de Pau). Le CRDE souhaite que cette initiative, relayée par l‘ANVITA, aboutisse à des suites positives pour tous les jeunes majeurs étrangers.

Vincent Cabanel (équipe d’animation CRDE)

Lire aussi :  Besançon : un apprenti boulanger guinéen menacé d’expulsion régularisé, après la mobilisation de son patron

« La situation des jeunes majeurs étrangers représente un terrible gâchis humain et social »

 Malgré une formation diplômante, la difficile obtention d’un titre de séjour à 18 ans pour les mineurs non accompagnés

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